Pourquoi parler de l’ennui?
Dans mon métier d’accompagnante parentale, j’accompagne les familles à mieux comprendre le développement de leur enfant et à ajuster leurs pratiques pour favoriser un environnement propice à son bien-être.
Une thématique revient de temps en temps lors de mes échanges : l’ennui.
Beaucoup de parents perçoivent ce dernier comme un problème, un signe de manque d’activité ou d’engagement de l’enfant.
Pourtant, loin d’être un simple vide à combler, l’ennui est un élément clé du développement, influençant à la fois l’autonomie, la créativité et même le sommeil.
Mais il faut aussi prendre en compte un autre phénomène fréquent : la surstimulation.
Comment aider les enfants à trouver un équilibre entre ces deux extrêmes ?

L'ennui et le sommeil : un duo essentiel pour le développement de l'enfant
L’ennui : un moteur pour l’enfant
L’ennui est une opportunité précieuse pour le développement de l’enfant. Contrairement aux idées reçues, il ne s'agit pas d'un état négatif, mais bien d’un espace propice à l’apprentissage et à la maturation émotionnelle.
Chez les enfants de 0 à 3 ans, l’ennui leur permet d’explorer leur corps et leur environnement immédiat.
Vers 3 à 6 ans, ils développent des jeux symboliques et apprennent à gérer seuls des périodes sans stimulation extérieure.
Enfin, entre 6 et 10 ans, ils peuvent structurer leur ennui en créant des projets personnels (dessins, lectures, constructions..).
En s’ennuyant, l’enfant :
- Stimule son imagination en inventant des jeux et des histoires.
- Développe son autonomie en apprenant à gérer seul son temps.
- Tolère mieux la frustration et apprend à transformer son inconfort en action constructive.
Dans un monde où tout va vite, ces moments lui permettent d’explorer librement son environnement et d’apprendre à se connaître.
Un équilibre naturel entre veille et sommeil
L’ennui peut aussi jouer un rôle clé dans la régulation du rythme veille-sommeil. En effet, un enfant surstimulé pendant la journée a plus de difficultés à ralentir et à trouver un état de calme nécessaire à l’endormissement. À l’inverse, un enfant qui a vécu des moments d’ennui peut plus facilement :
- Assimiler ses expériences de la journée, favorisant ainsi un sommeil plus réparateur.
- Créer des temps de pause naturels, préparant progressivement son corps et son esprit au repos nocturne.
- Apprendre à s’autoréguler, ce qui lui permet d’accepter le silence et la solitude du coucher
L'ennui et l'autonomie dans l’endormissement
Un enfant qui a appris à s’ennuyer sait aussi mieux s’endormir seul. Pourquoi ? Parce qu’il a intégré que le plaisir et l’apaisement ne viennent pas toujours de stimulations extérieures, mais aussi de son propre monde intérieur.
- Chez les tout-petits (0-3 ans), l’endormissement peut être facilité par une routine claire et une autonomie progressive (temps calme avant le coucher, rituel de séparation).
- Pour les 3-6 ans, des stratégies comme la lecture autonome, une lumière douce ou une histoire audio peuvent aider.
- Entre 6 et 10 ans, un enfant peut apprendre à apprécier les temps de rêverie et à gérer ses réveils nocturnes.
Cette capacité lui permet de :
- Trouver des stratégies d’endormissement autonomes (lecture, comptines, rêverie).
- Mieux gérer ses micro-réveils nocturnes sans nécessiter systématiquement l’intervention d’un adulte.
- Apprécier les rituels du coucher, qui s’inscrivent dans une continuité naturelle de ses temps de calme en journée.
En revanche, un enfant constamment sollicité risque de rechercher une stimulation même au moment du coucher, retardant ainsi l’endormissement et augmentant les réveils nocturnes.
La surstimulation : un frein au bien-être et au sommeil
Dans notre société actuelle, les enfants sont souvent exposés à une multitude de stimulations : écrans, activités dirigées, bruits ambiants, interactions permanentes. Cette surstimulation peut entraîner :
- Des difficultés à s’endormir (excitation, anxiété, besoin constant d’interactions).
- Des réveils nocturnes fréquents liés à un état d’hyper-vigilance.
- Un sommeil fragmenté et de moins bonne qualité, rendant l’enfant plus irritable et fatigué en journée.
- Une difficulté à gérer ses émotions et à s’apaiser seul.
Les signes d’un enfant surstimulé varient selon l’âge :
- 0-3 ans : pleurs fréquents, difficulté à se poser, besoin excessif de contact.
- 3-6 ans : agitation, difficultés de concentration, refus du sommeil.
- 6-10 ans : irritabilité, hypersensibilité, épuisement malgré une nuit complète.
L’ennui, en contrebalançant cette surstimulation, permet une transition plus douce entre l’éveil et le sommeil, garantissant ainsi une nuit plus sereine.
Les bienfaits de la nature
Avec le printemps qui s’installe, c’est le moment idéal pour profiter de la nature et offrir aux enfants un espace propice à l’ennui constructif.
Passer du temps dehors permet aux enfants de:
- Réduire la surstimulation en s’éloignant des écrans et des bruits artificiels.
- Développer leur motricité en explorant des terrains variés (marcher, grimper, sauter, courir).
- Renforcer leur imagination en transformant les éléments naturels en supports de jeu.
- Favoriser un sommeil de qualité, grâce à l’exposition à la lumière naturelle qui aide à réguler l’horloge biologique.
La lumière du jour joue un rôle essentiel dans la production de mélatonine, l’hormone du sommeil, et de sérotonine, qui favorise l’éveil et la bonne humeur. L’exposition à la lumière naturelle en journée aide ainsi à mieux s’endormir le soir en ajustant naturellement le rythme circadien de l’enfant.
De plus, la lumière du soleil stimule la production de vitamine D, indispensable au bien-être global, au bon développement du système immunitaire et à la régulation de l’humeur.
Toutefois, je me permets de faire un peu de prévention sur l'exposition au soleil des jeunes enfants en rappelant ces quelques précautions:
-
Éviter l’exposition directe au soleil pour les bébés de moins de 6 mois et privilégier l’ombre.
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Utiliser une protection solaire adaptée, avec un écran total (SPF 50+), et renouveler l’application toutes les deux heures.
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Habiller les enfants avec des vêtements légers et couvrants, ainsi qu’un chapeau à larges bords et des lunettes de soleil homologuées.
-
Éviter les heures les plus chaudes de la journée (entre 11h et 16h), où les rayons UV sont les plus intenses.
-
Veiller à une bonne hydratation, en proposant régulièrement de l’eau aux enfants, même s’ils ne réclament pas.
Les sorties en forêt, au parc ou simplement dans un jardin permettent aux enfants de ralentir, de respirer profondément et de profiter du calme. Ces moments en extérieur favorisent aussi le retour au calme avant le coucher, limitant ainsi les troubles du sommeil.
Comment favoriser un équilibre entre l’ennui et le sommeil ?
Voici quelques pistes pour aider les enfants à réguler leur niveau de stimulation selon leur âge :
- 0-3 ans : proposer des temps calmes sans écrans, limiter les jouets lumineux et sonores, observer les signes de fatigue. N'hésiter pas à prêter attention à la luminosité ambiante. On l'oubli, mais trop de lumière peut aussi sur-stimuler un tout petit. Les rituels d'endormissement seront proposés assez vite à l'enfant. Votre proposition évoluera avec son âge.
- 3-6 ans : présence du rituel du coucher, jeu libre sans directives, activités programmées en nombre raisonnables. Les enfants n'ont pas besoin d'avoir un emploi du temps de ministre. On évite bien sur toujours les écrans ;)
- 6-10 ans : encourager l’autonomie dans la gestion du temps libre, privilégier la lecture et l’imaginaire avant le coucher, limiter encore et toujours l’accès aux écrans en soirée.
Comment je peux vous aider?
Face à ces défis, mon rôle en tant qu’accompagnante parentale est de vous aider à comprendre et à ajuster l’environnement de votre enfant pour qu’il trouve un équilibre entre stimulation et apaisement.
En me consultant, vous bénéficierez de :
- Un regard extérieur et bienveillant sur votre situation familiale.
- Des conseils personnalisés pour adapter les routines de votre enfant à ses besoins réels.
- Des outils concrets et adaptés pour mieux gérer les temps d’ennui et éviter la surstimulation.
- Un accompagnement dans la mise en place de rituels favorisant un sommeil de qualité.
En trouvant cet équilibre, votre enfant développera une plus grande autonomie, un meilleur sommeil et une meilleure régulation émotionnelle. En tant que parents, vous gagnerez en sérénité et en confiance dans votre accompagnement au quotidien.
Vous souhaitez en savoir plus ou échanger sur votre situation ? N’hésitez pas à me contacter, je suis là pour vous accompagner !
Professionnels de la petite enfance, gestionnaires de crèche, animateurs de RPE, référents familles ... Je propose également des interventions auprès des équipes et des familles pour faire évoluer les pratiques et nourrir les réflexions autour de ces thématiques essentielles.
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